Un hommage à Astor Piazzola par un trio de musiciens fantastiques
Le samedi, premier avril 2023, dans la série des Grands classiques présentée par Hydro-Québec, Diffusions Amal'gamme proposait Un piano autour du monde via une Escale à Buenos Aires à la salle de spectacles Saint-François-Xavier de Prévost.
Devant une salle comble, trois musiciens hors pair : Louise Bessette (piano), inscrivant quarante ans de carrière musicale à son actif, se produisant dans le monde entier. Madame Bessette est une artiste qui promeut la musique contemporaine, faisant valoir les compositeurs en les mettant en valeur aux côtés d'interprètes hyper talentueux comme Marc Djokic (violon), lauréat de nombreux prix, et Chloé Dominguez (violoncelle), très active dans le milieu de la musique contemporaine et de la musique de chambre.
Affichant une grande complicité que l'on ressent bien et qui est palpable par l'échange des regards et des respirations, ces trois grands musiciens nous ont élégamment et finement fait voyager au pays du Maître du tango, Astor Piazzolla. Piazzolla, né en Argentine, (1921-1992) est considéré comme le musicien le plus important de la seconde moitié du XXième siècle pour le tango.
La musique si bien texturée a créé un espace nous permettant de vivre des émotions, allant de l'état méditatif à la mélancolie et de l'amour à l'énergie puissante.
OBLIVION (1982) (arr.José Bragato) pour violon, violoncelle et piano, est un morceau célèbre qui a été repris et enregistré plusieurs fois. La mélodie est mélancolique et triste. Histoire du tango (1986) (arr.Dmitry Varelas), par cette pièce, Piazzolla tente d'amener le tango des bordels et des salles de danse d'Argentine dans les salles de concert d'Amérique et d'Europe. L'histoire se déroule en quatre mouvements Bordel 1900, un tango plein d'entrain et de vivacité. Café 1930, on commence à écouter la musique du tango au lieu de la danser; le tango est plus musical plus romantique. Night Club 1960, l'évolution vers les boîtes de nuit pour aller entendre le tango. Concert d'aujourd'hui nous fait entendre la musique du tango comme nous la connaissons de nos jours.
Le Grand Tango (1982), violoncelle et piano, cette pièce a été composée pour Rostropovitch qui ne le jouera qu'en 1990. Elle comporte un beau et long dialogue entre le piano et le violoncelle. Adios Nonino (1959), piano solo, a été composée par Piazzolla en hommage à son père décédé dans un accident de vélo. Il s'agit d'une complainte, une mélodie très triste. Madame Bessette la rend avec une infinie sensibilité. Pour terminer, nous entendons Les quatre saisons de Buenos Aires, violon, violoncelle et piano (arr. José Bragato), quatre mouvements permettant tour à tour un solo des instruments qui expriment leur personnalité dans l'esprit du compositeur.
Un concert haut en couleurs et en émotions. De la très belle musique, des artistes de très haut niveau, généreux et profondément humains. Une ovation debout spontanée avec des cris d'allégresse. Quel magnifique concert!
Carole Trempe