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Les appréciations

Russell Iceberg

Sonates françaises pour violon et piano à travers les siècles

Dans la série Jeunes virtuoses, Diffusions Amal'gamme a présenté Russell Iceberg au violon, accompagné par Félix Hong au piano, le dimanche, 14 janvier 2024, à la salle de spectacles St-François-Xavier de Prévost.

La salle comble reçoit l'éclairage du soleil qui traverse les vitraux en ce bel après-midi glacial de janvier. La lumière est parfaite.  Elle rejaillira aussi par la beauté  de la musique que nous offrent ces deux artistes.

Russell Iceberg,  une étoile formée à l'École de musique de McGill, s'adresse respectueusement  à son public en français. Il sera accompagné au piano par le prodigieux Félix Hong. L'écoute réciproque et la complicité sont au rendez-vous. Nul doute que ces protagonistes partagent le sens de la musique qu'ils jouent. L'équilibre entre les deux instruments est parfait. Le dialogue est beau, tantôt doux, tantôt fougueux selon le caractère de la pièce interprétée.

Quatre sonates françaises à travers les siècles en commençant par Jean-Marie Leclair (1697-1764), Opus. 9, No.3 Tombeau. L'interprétation qu'en fait Russell nous invite à entendre son lyrisme, sa grande virtuosité. Tout en douceur, en délicatesse, on dirait de la dentelle. La réelle définition de la "maîtrise de l'art". En second, Claude Debussy (1862-1918), Sonate (pour violon et piano) en Sol Mineur, L.140 révèle une telle difficulté  transcendée par le violoniste sensible et fougueux qui manie l'archet magistralement, longues notes tenues d'une extrême finesse avec une énergie sans limite. Certains passages nous touchent jusqu'aux larmes.

Pas d'entracte. Juste une mini pause, histoire de souffler un peu. Il eût été fabuleux que pendant ces quelques minutes, le silence soit maintenu par l'auditoire. Juste pour savourer la beauté que la musique venait de construire, alors que la magie se déposait en chacun de nous. On aurait pu garder le fil pour faire le pont vers les deux dernières sonates de l'époque romantique, deux chefs d'œuvres que nos artistes allaient nous offrir. Gabriel Fauré (1845-1924), Sonate pour Violon No.1 en La Majeur, Op. 13, cette sonate comporte des modulations exquises, des couleurs peu communes. L'interprétation est époustouflante! La dernière sonate est celle de Camille Saint-Saëns (1835-1921), Sonate pour Violon No.1 en Ré Mineur, Op.75, œuvre contemporaine brève et intéressante.

Un très beau concert avec un violoniste prodigieux dont l'ascension en carrière est assurée. Pour en arriver là, il a dû plonger dans la musique, travailler nuit et jour sans relâche. Son talent est extraordinaire et sa maturité remarquable.

Carole Trempe